Le lac des Chicots, situé à Sainte-Thècle, possède une superficie de 69,9 ha et a une forme de croix allongée. Composé de trois principales sections et de plusieurs baies, il mesure 2 km de longueur et sa largeur maximale est de 0,8 km, à la hauteur des bras de la croix. Près de 70 % de la superficie du lac est d’une profondeur inférieure à 6 mètres. Les données recueillies au lac des Chicots en 2008 et 2009 via le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) permettaient de classer le lac dans la zone de transition méso-eutrophe, soit un stade intermédiaire avancé d’eutrophisation. En 2016, la SAMBBA a été avisée par un usager du lac des Chicots que le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) y était potentiellement présent. À la suite d’une visite terrain, la présence de l’espèce fut confirmée. Cette espèce a été introduite dans le fleuve Saint-Laurent dans les années 1950. Depuis, petit à petit elle fait la conquête des terres intérieures.
En 2019, en collaboration avec la municipalité de Sainte-Thècle, la SAMBBA a réalisé une étude ayant pour buts de :
- Définir la répartition du myriophylle à épis ou de tout autre espèce exotique envahissante présente dans le lac des Chicots ;
- Proposer un plan d’action, afin d’éviter la propagation du myriophylle à épis dans le lac des Chicots et dans les lacs de la région de la Mauricie.
Au total, 256 stations distribuées sur l’ensemble du lac des Chicots ont été visitées à l’été 2019 (Carte 3). Des données ont été récoltées à 165 stations, car dans les autres, la profondeur était trop élevée ou la transparence de l’eau était trop faible pour permettre une prise de données significative. Ces stations ont donc été exclues (91). En 2019, 16 espèces de plantes aquatiques et d’algues ont été répertoriées sur l’ensemble du lac:
- Algues Chara (Chara sp.)
- Algues filamenteuses (Chlorophyta spp )
- Brasénie de Shreber (Brasenia schrebreri)
- Élodée de Nuttall (Elodea nuttallii)
- Ericaulon septengulaire (Ericaulon septangulare)
- Grand nénuphar jaune (Nuphar variegata)
- Myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum)
- Myriophylle de Farwell (Myriophyllum farwellii)
- Naïade flexible (Najas flexilis)
- Potamot sp. (Potamogeton sp)
- Potamot à grandes feuilles (Potamogeton amplifolius)
- Potamot de Richardson (Potamogeton richardsonii)
- Potamot de Robbins (Potamogeton robbinsii)
- Prêle sp. (Equisetum sp.)
- Quenouille à feuilles larges (Typha latifolia)
- Rubanier sp. (Sparganium sp.)
- Sagittaire à larges feuilles (Sagittaria latifolia)
- Utriculaire sp. (Utricularia sp.)
- Vallisnérie d’Amérique (Vallisaneria americana)
Sur les 16 espèces floristiques recensées, trois ont été observées sur plus de la moitié des stations, soient l’élodée de Nuttall, le myriophylle à épis et le potamot de Robbins. Le myriophylle à épis était la deuxième espèce la plus répandue dans le lac des Chicots, mais elle ne constitue pas une espèce dominante de l’ensemble du lac. Le myriophylle à épis était principalement concentré dans la portion nord-est du plan d’eau, près du secteur abritant la rampe de mise à l’eau municipale. Son abondance diminuait du nord vers le sud. Aucun individu n’a été observé à l’extrémité sud du lac.
Une rencontre de concertation a été organisée en mars 2020 pour présenter les résultats des inventaires, discuter des enjeux et y trouver des solutions. Les enjeux énumérés par les participants se recoupent en cinq grands thèmes :
- Les espèces exotiques et envahissantes ;
- La communication ;
- Les bandes végétales riveraines et l’érosion ;
- La qualité de l’eau et du milieu ;
- Les usages et la faune aquatiques.
À la suite de cette rencontre, un plan d’action a été proposé.